Ma pratique de la céramique émaillée repose sur un questionnement constant entre l’humain et la nature dans un rapport intime avec la terre. L’argile que je façonne n’est pas pour moi un simple matériau : elle est une part vivante de la croûte terrestre, une mémoire minérale transmise depuis des millénaires. La travailler, c’est renouer avec ce socle originel qui nous relie à la terre.
De même, les émaux que je fabrique proviennent des éléments premiers de cette même croûte terrestre.( feldspath, silice, kaolin, craie…) Chaque oxydation, chaque fusion, chaque nuance colorée naît de réactions fondamentales, inscrites dans les lois naturelles et chimiques qui régissent le monde.l’alchimie du feu devient alors un prolongement de la géologie, comme une réactivation en atelier de processus qui, dans la nature, prennent des ères entières.
En combinant ses gestes, je cherche à révéler un équilibre : entre l’humain et la matière, entre la transformation volontaire et la puissance intrinsèque des éléments.
Chaque pièce devient ainsi une trace sensible de cette rencontre: une empreinte de la terre, nourrit par le feu, modelé par la main, et offerte au regard, comme un fragment d’univers.
